Accords d’entreprise ou de branche : nouveaux périmètres d’intervention
Ces ordonnances ont été présentées comme devant flexibiliser le marché du travail, jugé trop rigide par le gouvernement et les représentants des employeurs. Mais elles touchent également aux relations entre salariés et employeurs et privilégient les négociations à l’intérieur de l’entreprise.
Les branches professionnelles n’en conservent pas moins un rôle. C’est la première ordonnance qui délimite d’ailleurs les périmètres d’intervention entre accords de branche et accords d’entreprise. Elles ont entièrement la main sur onze domaines qui relèvent de leur compétence exclusive (sauf hypothèse d’un accord d’entreprise assurant des « garanties au moins équivalentes ») : salaires minimums hiérarchiques, classifications, mutualisation des fonds de financement du paritarisme et des fonds de la formation professionnelle, garanties collectives complémentaires, durée du travail et aménagement des horaires, contrats à durée déterminée (CDD) et contrats de travail temporaires (qui relevaient jusque-là d’une règle unique nationale), contrats à durée indéterminée (CDI) de chantier (nouveau dispositif), égalité professionnelle entre femmes et hommes, conditions des périodes d’essai et modalités de la poursuite des contrats de travail entre deux entreprises.
Les branches professionnelles peuvent également prendre des dispositions impératives (ou « clauses de verrouillage ») dans quatre domaines : prévention des risques professionnels, insertion professionnelle et maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés, seuil pour la désignation des délégués syndicaux, primes pour travaux dangereux et insalubres.