Emploi : le coup de pouce du « Plan Jeunes » et les mesures dédiées au contrat de professionnalisation

Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, s’attend à quelque 900 000 destructions d’emploi sur l’année, conséquence de l’épidémie de Covid-19 sur le niveau d’activité dans de nombreux secteurs professionnels.

En première ligne figurent les jeunes parmi les publics les plus menacés par la crise.

Environ 750 000 arrivent sur le marché du travail cet été, alors que près de 550 000 personnes âgées de 15 à 24 ans sont déjà recensées au chômage par l’Insee.

Sans attendre la présentation du plan global de relance de l’économie qui sera doté d’une enveloppe de 100 milliards d’euros et détaillé le 24 août, le gouvernement a annoncé une série de mesures pour soutenir l’emploi des jeunes, à l’issue de plusieurs rencontres avec les organisations syndicales et patronales.

Baptisé « Un jeune, une solution », ce plan disposera d’un budget global de 6,5 milliards d’euros, l’État promettant d’accompagner dans ce cadre « chaque jeune qui en aura besoin ».
Pour faciliter l’entrée dans la vie professionnelle des sortants du système éducatif, le gouvernement a annoncé un dispositif exceptionnel de réduction du coût du travail qui prend la forme d’une prime forfaitaire de 4.000 euros versée pendant un an maximum.

Sont concernées les embauches en CDI, ou en CDD d’au moins trois mois, de jeunes âgés de 15 à 25 ans et intervenant entre le 1^er août 2020 et le 31 janvier 2021, soit pendant une période de six mois.

À noter : pour être éligibles, les contrats ne doivent pas être rémunérés au-dessus de 2 Smic, l’aide de l’État devant être versée trimestriellement. 

Autre point à ne pas négliger, cette aide exceptionnelle ne peut être cumulée avec les mesures validées par l’exécutif pour soutenir les embauches sur des contrats de formation en alternance.

Sur ce sujet, le débat sur le budget rectificatif de l’État qui vient de s’achever au Parlement a permis de compléter les dispositifs de soutien déjà annoncés début juin par le gouvernement pour éviter un effondrement des entrées en apprentissage à la rentrée.

Ainsi, les aides prévues pour les recrutements d’apprentis entre le 1^er juillet et le 28 février 2021, soit 5.000 euros pour un mineur et 8.000 euros pour un majeur, ont finalement été étendues aux contrats de professionnalisation.

Dans les deux cas, l’aide est attribuée pour la première année du contrat.
En outre, à la demande du législateur, l’exécutif a accepté que toutes les formations de niveaux Bac+4 et Bac+5 soient concernées par ce dispositif, alors que le gouvernement avait préféré initialement limiter le bénéfice de l’aide de l’État aux formations jusqu’au niveau licence (Bac+3).

Par ailleurs, pour développer l’engagement citoyen de la jeunesse et renforcer les interventions en matière d’utilité sociale, 100.000 missions supplémentaires de service civique ont été annoncées par le gouvernement. Elles viendront s’ajouter aux 140.000 initialement programmées pour 2020.

De plus, 2.000 emplois supplémentaires seront créés dans les associations via le Fonds de coopération de la Jeunesse et de l’Education Populaire (FONJEP), à raison de 1.000 en 2021 puis 1.500 en 2022.

Enfin, pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi, 300.000 parcours d’insertion seront proposés : 60.000 Parcours emploi compétence (PEC) en plus des 20.000 déjà programmés dans le cadre d’un contrat initiative emploi (CIE) dans le secteur marchand.

Seront également mobilisés des dispositifs existants tels que la Garantie jeunes et le parcours d’accompagnement contractualisé vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) déployés par les Missions locales pour 130.000 places supplémentaires sur ces deux dispositifs.

L’Accompagnement Intensif Jeunes (AIJ) mis en place au sein de Pôle emploi pour certains jeunes demandeurs d’emploi sera plus que doublé en 2021 pour concerner 140.000 bénéficiaires, tandis que le dispositif SESAME (Sésame vers l’emploi dans le sport et l’animation pour les métiers de l’encadrement) se verra doté de 3.000 places nouvelles d’ici 2022.
 

Des précisions sur comment accéder à toutes ces aides sont encore attendues.