Les métiers du service à la personne en tension
En 2050, cinq millions de français seront âgés de plus de 85 ans et devront être pris en charge à domicile ou en établissement. Cependant, les métiers du grand âge et de l’autonomie manquent de candidats et d’attractivité. En effet, on relève une baisse de 25% en six ans des candidats au concours d’accès d’aides-soignants. Cette diminution est liée à la pénibilité des conditions de travail et à un niveau de rémunération faible. A noter également un taux d’accident du travail et d’arrêt maladie trois fois supérieurs à la moyenne.
Si des actions et des initiatives ont déjà été prises, elles ont été jugées trop dispersées.
59 propositions pour répondre à cinq objectifs :
- Revaloriser la rémunération ;
- Moderniser les offres de formation ;
- Diminuer les accidents du travail et les maladies professionnelles ("sinistralité") ;
- Développer l'innovation ;
- Garantir la mobilisation des acteurs
Pour augmenter l’attractivité des métiers du Grand Age, le rapport propose de :
- Créer 18 500 postes par an, entre 2020 et 2024, afin de faire face au vieillissement démographique
- Porter un programme national de lutte contre la « sinistralité » des métiers du Grand Age et de l’autonomie
- Repenser la rémunération, tout particulièrement pour les catégories touchant moins du SMIC.
- Proposer une méthode de travail tripartite entre les Régions, les Départements et l’Etat et ainsi permettre une meilleure répartition des missions de chacun, avec à la clé, la création de plateformes départementales qui auront comme mission de valoriser les métiers du Grand Age, identifier, orienter et accompagner les candidats potentiels.
La formation comme priorité
Un Edec pour « financer les dépenses d’ingénierie et d’étude sur les besoins de formation dans le secteur de l’autonomie » est prévu.
- Valoriser et faciliter l’accès à la formation. Par une augmentation de 10% de la part des diplômes d’aides-soignants et d’accompagnants éducatif et social obtenus par l’apprentissage. Et une hausse de 25% des diplômes délivrés dans le cadre de la VAE (Valorisation des acquis de l’expérience), en privilégiant la VAE collective.
- Supprimer le concours d’aide-soignant pour la formation initiale et l’apprentissage ainsi que les quotas nationaux pour les entrées en formation, instaurer la gratuité des formations et les inscrire sur ParcoursSup afin de rendre plus accessible la formation.
- Rendre plus lisible l’offre de formations en réduisant le nombre de diplôme et en rapprochant les référentiels de formation
- Développer l’alternance et notamment l’apprentissage pour les formations d’aide-soignant et d’accompagnant éducatif et social
- Personnaliser les parcours de formation en favorisant des formations en présentiel et en distanciel
- « Soutenir le développement des compétences » et l’accès à une formation spécifique, telle que celle en gérontologie pour les professionnels exerçantauprès de personnes en perte d’autonomie
- Mobiliser de nouvelles méthodes pédagogiques et créer des « campus des métiers du Grand Age »
Pour ce faire, les financements des OPCO et OPCA devront être mis à niveau afin de soutenir ces objectifs de développement.
Par ailleurs, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, va prochainement proposer une réunion de tous les acteurs du domaine de l’aide à domicile : partenaires sociaux, les fédérations représentant les gestionnaires d’EHPAD et de services d’aide et d’accompagnement à domicile, du secteur public, du secteur privé à but non lucratif et du secteur privé à but non lucratif. Cette réunion sera l’occasion de répondre « à la fois à l’urgence et au caractère stratégique et prioritaire de la filière du Grand Age et de l’autonomie ».